Deux ou quatre roues ? Prise électrique ou pompe à essence ? Depuis que les bicyclettes s’électrifient et que les ravages des gaz à effet de serre frappent à la fenêtre, le choix n’est pas si simple. A l'heure des mobilités douces et de la vie de proximité, faut-il garder les clés sur le contact ou foncer la tête dans le guidon ? Et si, pour une fois, comparaison faisait raison...
Le vélo au vert, la voiture dans le rouge
L’European Cyclists Federation a réalisé une étude afin de comparer les bilans carbones de nos principaux modes de transport. Elle prend en compte la fabrication, l’entretien et l’utilisation du véhicule, carburant compris, pour des trajets d’environ 46km par semaine.
Pour le vélo classique, le bilan carbone est de 21g de CO2 émis par kilomètre. Pour le vélo à assistance électrique, les chiffres sont à peine supérieurs : 22g CO2 par kilomètre, avec comme principal sujet les batteries électriques. Un problème de moins en moins conséquent, grâce aux batteries recyclables dont la durée de vie peut par ailleurs être augmentée…
Si le bus est plus polluant avec 101g de CO2 émis par kilomètre et par passager, le record est évidemment détenu par la voiture, avec 271g de CO2 émis par kilomètre !
Bien sûr, que construire et utiliser une voiture soit plus coûteux en ressources et en énergie qu’un vélo, tout le monde s’en doutait un peu. Faute avouée à moitié pardonnée, à condition de ne pas recommencer : pour les petits trajets, si on veut préserver la santé de la planète, on laisse la voiture au garage !
Un cycle plus économique
Quiconque a déjà fait le plein d’essence le sait : non seulement c’est trop cher, mais en plus ça n’arrête pas d’augmenter !
Depuis 2021, les prix de l’essence sont affichés accompagnés de l’équivalent en kilomètres roulés. Ainsi, pour faire 100km il faut, en moyenne, payer 6,30 euros de gazole. Recharger la batterie d’un vélo électrique, d’une capacité moyenne de 500Wh, soit 60km, vous en coûtera… 0,10€ ! Le calcul est vite fait : en termes de carburant, le vélo électrique est 37 fois moins cher que la voiture !
Et comme si cela ne suffisait pas, il n’y a pas d’assurance obligatoire à contracter pour les vélos électriques, ni de place de parking à louer.
Pour ce qui est de l’entretien aussi, les différentiels sont énormes : s’il est difficile d’estimer le coût d’une voiture à travers le temps, tout esprit sensé se rend compte qu’il est plus coûteux de remplacer un arbre de transmission ou une biellette de barre stabilisatrice que d’acheter des rustines.
Le vélo, véhicule le mieux adapté à la ville
La voiture a accompagné et structuré le développement urbain, mais le vent a tourné.
Si on peut toujours emprunter les petits chemins de terre à vélo, les pistes cyclables se sont multipliées, permettant de se rendre tout simplement et en toute sécurité de son domicile à son lieu de travail, de faire le tour de l’Europe avec la Vélodyssée, ou tout simplement de faire râler les taxis en prenant son temps entre le musée d’Orsay et le Pont des Arts. Les « coronapistes », installées en urgence au moment de la pandémie, devraient par ailleurs être maintenues indéfiniment par les municipalités.
Parfait pour rouler, le vélo l’est aussi au moment de s’arrêter. Si on se demande toujours s’il y a autant de places de parkings que de voitures, c’est une question que l’on ne se pose jamais en vélo : en plus des garages à vélo présents un peu partout, un grillage ou un simple poteau peuvent faire l’affaire au moment d’enrouler son cadenas.
D’accord, mais pour porter les bouteilles de lait, comment on fait ? Et bien on prend un vélo-cargo ! Ce moyen de transport de marchandises, remplacé par les petits fourgons au début du XXe siècle, fait un retour bienvenu au temps de la mobilité douce. Et vous pouvez même, en toute sécurité, y installer les enfants, même les plus jeunes : une solution bien plus confortable que le porte-bagage et plus agréable que la banquette arrière, d’où ils enlèvent sans arrêt leur ceinture, réclament de changer de station de radio, demandent quand est-ce qu’on arrive et laissent des miettes de gâteaux.
Le plaisir en même temps que l'utilité
Ultime argument en faveur du vélo face à la voiture : le bien-être ! Utiliser un vélo tous les jours pour de courts trajets est bon pour le système cardio vasculaire, et prévient du diabète, de l’obésité et du stress. Et si on est fatigué ? Il suffit d’activer le moteur (et même pas besoin de l’avouer en rentrant à la maison).
Le vélo, électrique ou non, a une réputation de loisir bien méritée. On le sait bien : l’automobiliste qui klaxonne nerveusement le cycliste, ce n’est pas de la méchanceté, c’est de la jalousie. D’un côté, on peut ouvrir la fenêtre, de l’autre on a le nez au vent. D’un côté, on suit le trajet, de l’autre, on s’évade. En voiture, on rentre du travail et on voit à la terrasse d’un café un ami, mais on ne sait pas où et comment s’arrêter, et derrière ça klaxonne, tout le monde s’énerve. En vélo, on lui fait un signe de la main, on se gare à la barrière et on s’installe pour prendre un café. En voiture on va plus vite, en vélo, on va mieux.
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